OSTPM (Office Scientifique et Technique des Pêches Maritimes)

L' Office Scientifique et Technique des Pêches Maritimes fut créé par la loi de finances du 31 décembre 1918, parue au Journal Officiel du 1er janvier 1919, dont l'article 10 en a fait un établissement public de l'Etat, doté de la personnalité civile et de l'autonomie financière. Son fonctionnement fut déterminé, sous la Présidence de Raymond Poincaré, par le décret du 12 mars 1919 avec la mission générale suivante : " favoriser par les progrès de la science le développement des opérations industrielles se rattachant directement ou indirectement à l'exploitation des richesses de la mer".

Le Conseil d'Administration, composé de représentants les plus qualifiés des industries intéressées et de hautes personnalités scientifiques, a poursuivi méthodiquement le développement des moyens d'action de l'Office. Le premier Président du Conseil d'Administration fut Théodore Tissier, Président de section au Conseil d'Etat, jusqu'en 1944. Parmi les 25 membres du Conseil d'administration, on trouve le Commandant Charcot, qui siègera jusqu'à son décès en 1936, ainsi que de nombreuses personnalités membres de l'Institut, armateurs, patrons-pêcheurs, ostréiculteurs, professeurs au Muséum National d’Histoire Naturelle.

Dès sa création, l'Office va s'intéresser aux variations spectaculaires de présence de hareng et de thon dans les zones traditionnelles des pêcheurs français. En 1923, il est chargé du contrôle sanitaire des huîtres et en 1928 paraissent les premières études sur l'appauvrissement des fonds marins, sur la cartographie sous-marine appliquée à la pêche, sur la reproduction de l'huître et sa mortalité. L' Office sera réorganisé par une loi et un décret signés à Vichy le 18 novembre 1942.

En 1919 et 1920, l'Office disposait des installations de l'ancien Service Scientifique des pêches maritimes du Ministère de la Marine Marchande, à Paris où fut organisé le laboratoire de chimie, de bactériologie et d'essais techniques. En 1919, l'Office put disposer aussi des bâtiments de la station aquicole de Boulogne qui existait depuis 1883. En 1921, une petite unité fut ouverte à La Rochelle; en 1924, une annexe du laboratoire de Paris, spécialisée dans les questions relatives au traitement préservateur des filets de pêche, fut installée à Saint-Servan, près de Saint-Malo.

L'accroissement du service ostréicole ne faisait pas négliger la poursuite des études de biologie appliquée à la pêche. En 1931, l'Office put ouvrir un nouveau laboratoire maritime au Port de Pêche de Lorient-Kéroman. En 1932, le laboratoire de La Rochelle fut notablement agrandi. En 1933, un laboratoire fut installé à Biarritz dans le Palais de la Mer, édifié par la municipalité de la ville. D'autres laboratoires furent ouverts comme à Auray dans le Morbihan, à La Tremblade, près de Marennes Oléron, ou à Arcachon . A partir de l'année 1943, l'Office installa son siège social à Paris, au 59 avenue Raymond-Poincaré, résidence prestigieuse des années 1900, dont le bâtiment est classé.

Après la première guerre mondiale, deux chalutiers démobilisés, la Perche et la Tanche, furent affectés au service de la surveillance des pêches. Des travaux importants furent faits à bord afin de les aménager pour qu'ils puissent servir de navires de recherche. En 1920, ces deux navires étaient prêts à prendre effectivement la mer. En 1932, un crédit de 9 millions, attribué au Ministère de la Marine Marchande par la loi sur le perfectionnement de l'outillage national, a permis la construction d'un navire destiné aux recherches océanographiques, spécialement affecté à l'Office des pêches maritimes. Ce navire reçu le nom de Président-Théodore-Tissier, en hommage à l'homme éminent qui a présidé aux destinées de l'Office depuis sa création. Le bateau fut lancé en septembre 1933. Il fut modifié pour permettre l'embarquement d'une mission scientifique importante et l'aménagement de locaux pour les laboratoires et les salles d'essais techniques.

La direction de l'Office fut assurée par Louis Joubin de 1919 à 1925, par Edouard Le Danois de 1925 à 1944, puis par Jean Le Gall de 1945 à 1953.