Service Technique puis Scientifique des Pêches Maritimes

Le Service Technique des Pêches Maritimes trouve son origine dans une décision impériale du 20 mars 1861 confirmée par un décret du 26 mai 1862. Victor Coste fut nommé le 24 mai 1862 par Napoléon III, Inspecteur Général de la Pêche Côtière Maritime. Le Service technique des pêches maritimes, comprenant un Conseil Consultatif et un inspecteur général, fut organisé afin que l’on tienne « chaque jour plus grand compte des données scientifiques dans la réglementation de la pêche maritime ».

Après la mort de Coste, le poste d’Inspecteur Général des Pêches resta sans successeur. Les crédits du Service Technique des pêches maritimes furent utilisés pendant ce temps par le service administratif correspondant pour « des missions spéciales, frais d’expériences, etc. » Il fallut attendre 1887 pour qu’un décret du 17 mai porte « reconstitution du service technique des pêches maritimes ». Il s’agissait de « rendre aux conseillers techniques, par la reconnaissance officielle de leur existence, l’autorité qui doit leur appartenir ».

En 1887, le Conseil consultatif se compose de cinq membres titulaires :

  • M. Gerville-Reache, député,
  • M. Balbiani, professeur d’embryogénie comparée au Collège de France,
  • M. Vaillant, professeur de zoologie au Muséum National d’Histoire Naturelle,
  • G. Bouchon-Brandely, secrétaire du Collège de France,
  • M. Berthoule, membre de la Société d’acclimatation.

Germain Bouchon-Brandely est nommé Inspecteur Général des Pêches Maritimes et responsable du Service Technique des pêches maritimes. M. Louis Caffarena, membre adjoint du Comité consultatif, est adjoint à l’Inspection générale des pêches maritimes, M. Servant, membre adjoint, remplira les fonctions de secrétaire du Comité consultatif. Germain Bouchon-Brandely conserva ces fonctions jusqu’en 1893, c’est-à-dire pendant six années puis fut remplacé par Georges Roché. Georges Roché, nommé Inspecteur Principal en 1893, fut responsable du Service technique des pêches maritimes. Il fut ensuite nommé Inspecteur Général des Pêches Maritimes en 1896. Le 6 juin 1899, c’est Paul Fabre-Domergue (1861-1940) qui fut nommé à la tête de ce service qui devint le Service scientifique des pêches maritimes. Il est, au début, dans un laboratoire du ministère quai Debilly. Fabre-Domergue fut aussi responsable d’un corps de naturalistes des pêches. Il a alors sous ses ordres à Paris, Dantan pour l’ostréiculture, à Boulogne, Cligny pour la Mer du Nord, à Roscoff, Edouard Le Danois pour la Manche, à Concarneau, Sémichon, puis Guérin-Ganivet, pour l’Atlantique, à Banyuls, Fage pour la Méditerranée. Il eut à sa disposition un vapeur, le Pétrel, un garde-pêche breton, qui pouvait embarquer des scientifiques.

Un arrêté ministériel du 6 mars 1912 réglait le fonctionnement du Service Scientifique des Pêches Maritimes. Ce service était chargé "d’effectuer des études et recherches scientifiques présentant un intérêt pratique pour l’industrie des pêches maritimes et de fournir au Ministre de la Marine tous renseignements utiles sur les questions d’ordre scientifique se rattachant à l’exploitation des richesses de la mer". Le Service Scientifique des pêches maritimes est placé sous l’autorité et la direction de l’Inspecteur général des pêches maritimes. L’Inspecteur général des pêches maritimes règle le service des naturalistes qui lui sont adjoints et leur donne les ordres nécessaires pour l’exécution des instructions ministérielles et l’accomplissement des travaux qu’il leur confie. A signaler que les missions exceptionnelles (participation à des congrès et missions hors de France) sont proposées par l’Inspecteur général et soumises à l’autorisation spéciale du Ministre. L’Inspecteur général dispose d’une bibliothèque et du Laboratoire central des pêches maritimes, quai Debilly à Paris. Paul Fabre-Domergue conçoit un nouveau laboratoire selon ses propres plans, dans un nouvel immeuble, au 3, avenue Octave-Gréard.

L’activité du Service Scientifique des Pêches Maritimes diminua pendant la guerre de 1914 à 1918. Il fut remplacé à la fin de l’année 1918 par l’Office Scientifique et Technique des Pêches Maritimes.