Paul Fabre-Domergue (1861-1940)

Paul Fabre dit Fabre-Domergue est né à Saint-Pierre de la Martinique le 16 août 1861, d’une famille créole établie dans l’île depuis le XVIIème siècle. Beaucoup des siens sont disparus ainsi que sa maison natale en 1902, lors de l’éruption de la Montagne Pelée. Il vient en France en 1878 à Toulouse pour y passer son baccalauréat, puis débute des études de médecine. Esprit curieux, il met son ingéniosité et son habileté manuelle à perfectionner la micrographie et il commence à observer les protozoaires.

En 1884, il est recommandé par Lartet à Alphonse Milne-Edwards qui le fait entrer dans son laboratoire en tant que boursier du Museum. Dès cette époque, il suit Georges Pouchet à la station marine de Concarneau, créée par Coste. Là il côtoie de nombreux scientifiques et examine la faune microscopique des algues et du plancton. Il soutient une thèse le 22 juin 1888 sur les infusoirs ciliés. Au moment où il est consacré naturaliste, il revient vers la médecine en entrant comme chef de laboratoire à l’hôpital Necker, dans le service du Professeur Le Dentu.

Il s’adonne aussi à la peinture et à la sculpture. Remarquable photographe, il suit les progrès techniques, réalise figures, paysages, marines en émulation avec ses amis Jules Richard et Puyo. Il est l’un des premiers à pratiquer la photographie des couleurs. Il cherche un liquide pour maintenir les teintes des animaux et l’obtient par un mélange d’eau et de formol. Passionné par les techniques microscopiques, il invente un bouchon porte-lames qui porte son nom.

A la mort de Pouchet, il devient Directeur-adjoint du Laboratoire maritime de Concarneau. S’inspirant des données d’Henneguy sur l’embryogénie de la truite, il entreprend l’étude de la ponte et de la croissance des Poissons marins. Dès 1896, il tranche la question de la sardine que Pouchet n’avait pu résoudre. Un décret du 6 juin 1899 le nomme Inspecteur Général des Pêches Maritimes. On lui avait accordé un laboratoire dans une annexe du Ministère, quai Debilly. Plus tard, il trace les plans d’un laboratoire dans un nouvel immeuble au 3, Avenue Octave-Gréard, qui devint celui de l’Office Scientifique et Technique des Pêches Maritimes. Il eut à sa disposition un vapeur, le Pétrel. Il recrute un corps de naturalistes des pêches avec à Paris Dantan pour l’ostréiculture, à Boulogne Cligny pour la Mer du Nord, à Roscoff Le Danois pour la Manche, à Concarneau Sémichon puis Guérin-Ganivet pour l’Atlantique, à Banyuls Fage pour la Méditerranée.

Nommé Chevalier de la légion d’honneur en 1910, il s’engage volontairement pendant la guerre de 1914-1918, pour la préparation du sérum antityphoïdique au Val de Grâce. Il prend sa retraite du laboratoire de Concarneau en 1921, occupe ses dernières années à l’étude et à l’élevage des poissons exotiques puis meurt à Paris le 28 juin 1840.